Nous avons la grande tristesse d'apprendre le décès brutal de Franck Seigneuric.
Franck Seig coul
Mardi dernier, Pascal Monge m’a informée. Franck Seygneuric était mort. Il m’a demandé de lui rendre notre hommage, car nous l’aimions bien au sein de notre association. Franck Seygneuric était ce qu’on appelle un homme de Théâtre, il en avait la sensibilité, l’énergie et les talents multiples qui lui ont permis de diversifier sa carrière.Il était tout jeune quand il nous a rejoints à l’Association de la Régie Théâtrale, c’était en 1998, il avait trente ans et Pascale Bordet et moi-même, fûmes ses marraines.Il était alors auprès de notre ami Michel Fagadau, le régisseur du Studio des Champs-Élysées. Toujours souriant et enthousiaste, Franck, toulousain d’origine, avait fait ses classes au Conservatoire de Bordeaux, auprès d’Alfred Simon et de Brigitte Jaques, été initié au masque et à la commedia dell’arte, avec Philippe Hottier, Guy Freixe et Luis-Jaime Cortez. Pas étonnant de le retrouver sur scène sous la direction de Jean-Louis Thamin au CDN de Bordeaux ou au CDN de Caen. Mais ce petit-fils du chef machiniste du Capitole de Toulouse voulait aussi connaître les mystères de la technique de son métier. Son perfectionnisme l’incita à se spécialiser dans les lumières de manière à pouvoir assurer la régie générale. De nombreux auteurs, acteurs et créations jalonnent alors sa jeune carrière.Puis vient l’importante rencontre avec Michel Fagadau, alors Directeur de la Comédie des Champs-Elysées, dont il devient l’assistant en 1993 pour « La Mouette » de Tchekhov avec Danièle Lebrun, Michael Lonsdale et Michel Robin.Ces grands acteurs vont le fasciner. Michel Fagadau le garde auprès de lui ; il sera assistant à la direction des deux théâtres et assistant metteur en scène, à partir de 1994 jusqu’en 2011, période entrecoupée, comme souvent avec les régisseurs, de festivals et autres tournées. Nous savons pourtant que le triomphal « Colombe » de Jean Anouilh avec Anny Duperey, Sarah Giraudeau, Jean-Paul Bordes, et les beaux costumes de Pascale Bordet, compta énormément pour lui.
Parmi les lieux où il donna beaucoup de son temps, citons aussi, la très importante rencontre avec Marguerite Gourgue qu’il rejoignit pour la régie du Théâtre La Bruyère, où elle entamait quelque quinze années de créations contemporaines. C’est Valérie Dervieu, alors administratrice, qui le fit engager. Toujours, il nous comptait son amour pour les acteurs et dieu sait qu’il en a croisés. Sa carrière se différencia quelque peu, avec un stage pour la direction technique, il assista pour les lumières des grands de notre profession, comme Jacques Rouveyrollis et Laurent Béal.
Plus récemment, il travailla au Théâtre de Passy, puis au Théâtre Rive Gauche. C’est là qu’il œuvrait encore, les derniers jours précédant son décès.
Nous sommes tristes, bien évidemment, de perdre ainsi l’un de nos compagnons de voyage du spectacle.Nous partageons la peine de son amie d’enfance Wally, mais nous conserverons en mémoire, outre son sourire et sa bonne humeur, la passion qu’il avait pour ce métier et sa grande sensibilité.
Bon voyage au pays des étoiles, cher Franck.
Danielle Mathieu-Bouillon, Présidente d’honneur
Pascal Monge, Président de l’A.R.T.