L’histoire du Prix du Brigadier

Le Prix du Brigadier, fondé en 1960 par l’Association de la Régie théâtrale, est l'une des plus anciennes récompenses théâtrales en France. Il est décerné à ce qui est considéré par son jury comme l'événement théâtral de la saison, ou à ceux qui contribuent à celui-ci. Le dramaturge Jean Anouilh, après avoir refusé tous les honneurs officiels, déclara qu'à ses yeux, la seule récompense valable était le prix du Brigadier qui lui fut remis en 1971.

Quelques Lauréats du Prix du Brigadier

Quelques Lauréats du Prix du Brigadier

Un peu d’histoire

L’un des lauréats, et non des moindres, Jean Anouilh, qui avait été récompensé pour la performance rarissime pour un auteur vivant d’être à l’affiche simultanément sur trois scènes parisiennes, accepta cette récompense en précisant bien que c’était la seule valable à ses yeux. Il avait en effet refusé toutes les distinctions officielles même les plus prestigieuses, pour n’accepter que ce modeste bâton de bois gainé de rouge, symbole de l’autorité sur un plateau de théâtre.

Jeanne Moreau en 1980 à l’Hôtel de Ville.

Depuis l’origine, ce Prix a été remis dans des Théâtres, voire des Ambassades, au gré des disponibilités. A partir de 1980 et pour quelques années,  il a eu pour cadre l’Hôtel de Ville de Paris. Ce fut Jeanne Moreau qui le reçut en 1980.  Puis il fut remis successivement par Pierre Bas et par Françoise de Panafieu. Bernadette Chirac accepta fort chaleureusement de le remettre en 1984 à Jean-Laurent Cochet.

C’est à l’occasion de la célébration du succès du Napoléon de Serge Lama en 1985 que Jacques Chirac fit pour la première fois l’honneur et l’amitié de remettre ce Prix professionnel au nom de l’Association.

Jacques Chirac lui témoigna par la suite une très grande fidélité, puisque même dans les temps complexes de la première cohabitation, il trouva le temps, en 1987, de rejoindre une fois de plus les professionnels du théâtre venus très nombreux saluer leur camarade Jean-Paul Belmondo.
Il remit le Brigadier à Francis Huster en 1990, puis  à Jacques Mauclair et  Robert Hirsch en 1992, et  à Jorge Lavelli en 1993.  En septembre 1994, ce fut toujours à l’Hôtel de Ville que Jacques Chirac remit au nom de l’A.R.T. le fameux brigadier à Raymond Devos.

Les années 2000

Après quelques années de silence, du fait sans doute de l’indisponibilité de celui qui lui faisait depuis dix ans l’honneur de le remettre en son nom, le Prix du Brigadier fut accueilli au Ministère de la Culture.
Et ce fut en 2002 que Jean-Jacques Aillagon, Ministre de la Culture et ami depuis longtemps de l’Association, remit  le Brigadier symbolique à Fabrice Lucchini et  deux Brigadiers d’honneur respectivement à Suzanne Flon et à Georges Vitaly. En 2003, Michel Aumont reçut cette récompense et un Brigadier d’honneur fut décerné à Christian Damman, directeur général de la scène de la Comédie-Française, par le Ministre de la Culture rue de Valois.

En 2005, au Théâtre de la Michodière, une cérémonie à la fois chaleureuse et émouvante fut organisée grâce à l’amitié de Jacques Crépineau. Un Brigadier d’honneur fut remis, à titre posthume, à Colette, l’épouse de François Périer, devant une brillante assemblée réunissant tous ceux qui avaient aimé ce grand homme de Théâtre.

Le maire de Paris

Le Maire de Paris remet à nouveau le Prix du Brigadier.

A partir de 2008, ce fut le Maire de Paris Bertrand Delanoë qui fit  l’honneur et l’amitié  à l’Association de remettre les récompenses à l’occasion de cérémonies toutes plus réussies les unes que les autres.

Cette année-là, ce fut au Théâtre Montparnasse : Christian Schiaretti reçut le Brigadier pour Coriolan au TNP de Villeurbanne et aux Théâtre des Amandiers de Nanterre, et Claude Rich pour Le Diable Rouge au Théâtre Montparnasse  et pour l’ensemble de sa carrière.
L’année suivante, en 2009, la fête se déroula à l’Hôtel de Ville : Etienne Bierry, Ludmila Mikaël et Arnaud Denis reçurent le Brigadier des mains de
 Christophe Girard, adjoint à la Culture, en présence de M. Bertrand Delanoë, maire de Paris.
La dernière remise, qui marqua la fin du mandat de Monsieur Delanoë, fut particulièrement belle autour de Jean Piat et de Roland Bertin au Théâtre Marigny.