Théâtre des Mathurins. Fonds André Verdun. Marionnettiste professionnel et Directeur du Théâtre d’Animation de Vincennes, André Verdun avait également une autre passion : photographier les devantures de cinémas et de théâtres de son époque. Collections A.R.T.
Un XXème siècle qui commence d’une manière festive avec une exposition universelle et la naissance d’un style nouveau, en chantant cette belle époque, comme on la surnommera plus tard, ignore encore qu’elle inaugure la période la plus meurtrière de l’histoire humaine.
Cette première partie du siècle sera marquée par deux guerres mondiales dévastatrices qui engendreront chaque fois, des mutations profondes.
Le Théâtre, tel un miroir des sociétés qu’il traverse, suivra ce mouvement.
En pleine crise du Boulangisme, en 1887, André Antoine, modeste employé du Gaz, fonde son Théâtre Libre, passage Élysées des Beaux-Arts. Il sera le chantre du naturalisme et, d’une certaine manière, l’ancêtre, de toutes les générations de metteurs en scène qui vont désormais prendre le pouvoir au théâtre, tout au long de ce XXème siècle, après des siècles d’un règne incontesté des auteurs.
La grande exposition de 1889 célèbrera le premier centenaire de la Révolution française et verra notamment la naissance de la Tour Eiffel et de l’ancien Trocadéro, lequel, sera transformé, lors de l’exposition universelle de 1937 en Palais de Chaillot… On connaît la suite.
Pendant ce temps de transition entre le XIXème et le XXème siècle, trop de perturbations, d’attentats anarchistes ou autres relèguent le spectacle au second plan des préoccupations.
La création de Fallstaff et Othello de Verdi à l’Opéra comique et de Thaïs à l’Opéra passionnent moins les foules que l’Hôtel du libre échange de Feydeau, les soirées du cabaret du Chat noir, ou les quadrilles du Moulin Rouge.
1895 voit l’émergence du cinéma. Néanmoins le théâtre continue de fasciner les foules avec ses monstres sacrés. L’éclat de ces vedettes, pour lesquelles notre époque saturée d’informations ne vit plus que des amours éphémères, demeure intense. Elles illuminent les scènes où les nouveaux courants artistiques s’expriment, courants qui seront à l’origine de la création de nouvelles salles.
En 1896, l’immense vedette de l’époque est indéniablement Sarah Bernhardt qui prend en mains les destinées du Théâtre de la Renaissance, avant de devenir la Directrice, dès 1899 du Théâtre Lyrique lequel fait face, depuis 1872, au Théâtre du Châtelet. Il portera son nom pendant soixante dix ans, avant de s’appeler le Théâtre de la Ville. ( Pendant l’occupation allemande, il sera nommé Théâtre de la Cité, sa direction étant confiée à Charles Dullin qui y créera, notamment, Les Mouches de Jean-Paul Sartre ).
Tandis que fin Décembre 1897, au Théâtre de la Porte Saint-Martin, Cyrano de Bergerac du jeune Edmond Rostand triomphe avec une sorte de néo-romantisme qui va faire fureur et enthousiasmer les foules, deux nouvelles tendances fondamentales vont marquer ce nouveau siècle : Elles ont commencé dès la fin du XIXème, avec le naturalisme et le symbolisme.
André Antoine (1858-1943) : Le Naturaliste, « ancêtre » des metteurs en scène du XXème siècle
Paul Fort ( 1872-1960) : le Symboliste, qui, en 1890, aux cris de « Vive Mallarmé, vive le symbolisme ! » lance le Théâtre d’Art.
Si André Antoine a réellement initié un mouvement de nouveauté au Théâtre, sa vision naturaliste ne sera pas suivie par ses confrère. Parmi eux, Aurélien Lugné-Poe, brandit le flambeau du courant symboliste qu’il va ériger dans sa Maison de l’Œuvre.
Ce siècle marque la prise de pouvoir des metteurs en scène, animateurs. Certains dirigeront, comme on va le voir, des salles. En tous les cas, ils marqueront leur époque d’une manière indélébile, demeurant des références pour les générations suivantes.
André Antoine, Firmin Gémier, Aurélien Lugné-Poe, Jacques Copeau…
Puis, Charles Dullin, Gaston Baty, Georges Pitoëff, Louis Jouvet, ces quatre derniers rassemblés déjà aux Champs-Élysées par Jacques Hébertot, fonderont le Cartel des quatre, si essentiels pour les générations suivantes, qui auront nom : Jean-Louis Barrault, Jean Vilar, André Barsacq, Raymond Rouleau, Jean Mercure…
Pour en revenir aux salles, au confluent des deux siècles, les constructions se poursuivent :
Lugné-Poe conserve le prestige de sa création, en 1893 de Pelléas et Mélisande, le drame de son ami Maurice Maeterlinck et va désormais installer sa compagnie théâtrale dans la petite salle Berlioz, située cité Monthiers, au 55 de la rue de Clichy.
C’est là qu’il va créer de nombreuses œuvres d’auteurs nordiques, Henrik Ibsen et August Strindberg. Il créé aussi des œuvres de jeunes auteurs français, citons l’étonnant Ubu Roi d’Alfred Jarry et, en 1912, L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel.
L’activité du Théâtre sera interrompue durant la grande guerre.
En 1929, Lucien Beer et la comédienne – metteur en scène Paulette Pax reprendront la Direction du Théâtre jusqu’au début de la seconde guerre mondiale, où Paulette Pax, malade, appellera son ami Jacques Hébertot à la rescousse, lequel, en 1944 cédera le Théâtre à Raymond Rouleau.
En 1894, Antoine abandonne l’aventure du Théâtre Libre, il s’installe dans l’ancienne salle des Menus Plaisirs qui deviendra, quelques années plus tard, le Théâtre Antoine. Il fera mettre une horloge au fronton du plateau, pour signifier aux familiers de ce récent boulevard qui conduit à l’embarcadère de l’est, qu’ici aussi, on commence à l’heure.
Ouvert en 1891 sous le nom de « Nouveau Théâtre », la salle de la rue Blanche est reprise par la grande comédienne Réjane, qui lui donne son nom. Elle y créé Ibsen, incarne une truculente Madame Sans-Gêne de Victorien Sardou et invite La Duse, célèbre comédienne italienne pour interpréter La Dame aux Camélias.
Le Théâtre de Paris sous le nom de Théâtre Réjane
in La Construction moderne mai 1907
( Bibliothèque historique de la Ville de Paris )
En 1918, Léon Voltera succède à Réjane et ouvre le Théâtre le 12 août 199 sous le nom de « Théâtre de Paris » qui lui est resté.
Il présente des pièces de Henry Bataille, de Louis Verneuil et de Sacha Guitry.Citons la notable création des célèbres pièces de Marcel Pagnol, rendues inoubliables par leur version cinématographiques : César, Marius et Fanny, avec Pierre Fresnay et Raimu.
En 1948, Marcel Karsenty et Pierre Dux succèderont à Léon Voltéra.
De nouvelles salles continuent à voir le jour dans la capitale.
La façade du Théâtre de l’Athénée-Comique, alors dénommée Comédie Parisienne, depuis les déboires de l’Eden Théâtre est modifiée pour connaître celle qu’elle nous lui connaissons aujourd’hui. Le square de l’Opéra, bordé d’immeubles de rapport, est déplacé de la rue Boudreau à sa place actuelle.
Plusieurs directions se succèdent avant celle d’Abel Deval qui présentera des œuvres de Tristan Bernard, Henry Bataille, Jean Richepin, Louis Verneuil, Flers et Caillavet. Il sous-louera son théâtre en 1934 à Louis Jouvet, en désaccord avec la propriétaire de l’ensemble des Théâtres des Champs-Elysées. C’est là désormais que Jouvet aboutira son travail avec des reprises marquantes ( Don_Juan et L’Ecole des Femmes) qu’il confirmera la qualité du trio créateur qu’il formera jusqu’au bout avec Jean Giraudoux et Christian Bérard, ( Ondine, La Guerre de Troie n’aura pas lieu, Electre, La Folle de Chaillot). Il en sera le Directeur exigeant, créatif et inquiet– exception faite de la longue tournée en Amérique Latine de 1941 à 1945 – jusqu’à sa mort, dans les coulisses du théâtre, en 1951.
Le Théâtre de l’ Athénée sous le nom de Comédie Parisienne
Collections A.R.T
C’est la comédienne Marguerite Deval qui prend, en 1898, la Direction d’une salle installée à l’emplacement d’un ancien lieu de concert, lui-même inscrit dans l’enclos d’une ferme appartenant à l’ordre religieux des Mathurins, là où était un cimetière. C’est l’architecte Siclis qui avait aménagé ce nouveau théâtre où la « divette » se trouva enfin chez elle. Très vite elle y fit faire ses débuts d’auteur à un tout jeune homme, le fils du grand comédien Lucien Guitry, qui avait transformé sa première comédie Le Page, en fantaisie musicale. Elle y interpréta aussi Tristan Bernard, Nozière, avant de redonner l’affiche à Sacha Guitry pour sa première véritable pièce Nono, qui connut le succès que l’on sait. Quelques années plus tard, de nouveaux travaux entrepris par Bernheim et un oncle de Guitry, modifient la salle souvent dénommée le Théâtre Sacha Guitry. En 1921, Jules Berry loue le théâtre pour quelques saisons avant que celui-ci, agrandi en 1923, ne soit repris, en 1927, par René Saunier qui y accueillera les Pitoëff. Après un intermède de comédies de boulevard sous la direction de Jean Sarrus, de 1930 à 1933.
Dès 1934, le théâtre retouve son répertoire de création avec les Pitoëff jusqu’à la mort de Georges Pitoëff en 1939, avec souvent l’aide discrète de leur fidèle ami, Jacques Hébertot.
Théâtre des Mathurins. Fonds André Verdun.
Marionnettiste professionnel au Théâtre d’Animation de Vincennes,
André Verdun avait également photographié les devantures de cinémas et de théâtres de son époque.
Collections A.R.T.
C’est Marcel Herrand, Jean Marchat et leur compagnie Le Rideau de Paris qui dirigeront, dans le même esprit, cette salle jusqu’à la mort de Marcel Herrand en 1953. Ensuite, c’est la veuve d’Harry Baur, Radiffé, qui fera perdurer la scène des Mathurins parmi les hauts lieux de la création dramatique, jusqu’en 1980.
Ancien café-concert ouvert, sous le nom d’Euterpia en 1906, à l’emplacement d’un ancien hôtel particulier, la salle en fut transformée dès 1907 en un théâtre de 250 places sous le nom de Comédie Royale. Destinée au répertoire de comédie de boulevard, elle affiche Feydeau, Mirande, Rip, Tristan Bernard…
La Comédie Caumartin sous le nom de Comédie Royale
Fonds et photos André Verdun
Collections A.R.T.
Fin 1911, sous la Direction de Lucien Mayrargue, les succès se multiplient, avec Porto-Riche, Pierre Véber, Sacha Guitry, Mouézy-Eon, Louis Verneuil.
En 1923, le Théâtre alors dirigé par René Rocher, homme de grande expérience, prend le nom de Comédie Caumartin. Pour lui il devient un vrai théâtre : « Théâtre petit, mais pas petit théâtre ! » disait-il.
Le théâtre fermera pourtant en 1932 et ne rouvrira qu’après la guerre en 1952, complètement rénové par René Sancelme.
En 1906, construit à l’emplacement où se tenait, avant la révolution de 1789, la Direction de la Poste aux chevaux, fut construit par Michel Mortier, selon les plans de l’architecte Bertin, un petit théâtre d’à peine 300 places, contigu au théâtre des Mathurins. Résolument tourné vers le théâtre de divertissement il présenta Tristan Bernard, la première pièce du jeune Edouard Bourdet, puis un immense succès de Sacha Guitry Le Veilleur de Nuit.
Dès 1916, Robert Trébor en reprit la direction. Parmi de nombreux succès citons plusieurs revues de Rip, Chéri, de Colette, Ma cousine de Varsovie de Louis Verneuil, Les Amants Terribles de Noël Coward, Les jours Heureux qui virent les débuts auréolés de succès du jeune François Périer, Les Monstres Sacrés de Jean Cocteau.
Robert Trébor meurt en 1942, Melle Parysis lui succède, poursuivant cette même veine de spectacles divertissants jusqu’en 1967.
C’est au rez-de -chaussée d’un immeuble habité, sur une parcelle toute en longueur qu’est ouverte, en 1899, la salle de l’Athénée Saint-Germain. Dans le quartier, elle fait office de lieu de conférences, de concerts, de matinées littéraires, le plus souvent à des fins caritatives. Jacques Copeau, intellectuel passionné par le théâtre, visite, en 1913, cette vieille salle dont le décor quelque peu rococo lui déplaît fortement. Néanmoins son emplacement, tout proche du quartier latin et de Saint-Germain des Prés, l’un des creusets parisiens de la vie intellectuelle, l’incite a prendre le bail.
Très vite, il décide de donner pour nom au théâtre celui de la rue qui l’abrite et prend pour emblème les deux colombes d’un pavement florentin. Il appelle auprès de lui un architecte, Francis Jourdain, et crée surtout une sorte de révolution, avec une affiche orange, véritable manifeste pour un théâtre fait d’oeuvres littéraires de qualité, anciennes et contemporaines et de dépouillement.
Copeau est l’ami d’André Gide, le co-fondateur de la Nouvelle Revue Française, où il tient la chronique dramatique. Avec quelques proches, il se lance dans l’aventure. Gaston Gallimard et Schlumberger le soutiendront jusqu’en 1924, date à laquelle il décidera d’abandonner l’aventure parisienne. Son ami Charles Dullin fera partie de sa troupe. Il a aussi engagé un jeune étudiant en pharmacie, pour l’instant dévolu à la machinerie et à la régie générale, ainsi qu’aux rôles de composition, dont on reparlera : Louis Jouvet
C’est d’ailleurs Louis Jouvet, qui aux côtés de Jacques Copeau, conçoit le nouveau dispositif scénique dès 1919, réalisant un espace unique à même d’accueillir un grand nombre de productions.
Après le départ de Copeau pour la campagne bourguignone en 1924, Jean Tédesco fait de la salle dès 1925 un cinéma d’avant-garde. À partir de 1930, deux rénovations majeures, celle d’André Barsacq, alors décorateur pour le compte de la Compagnie des Quinze de Michel Saint-Denis, qui conserve l’ancien proscénium, puis, quelques temps après, sous la Direction de René Rocher, André Boll élargit les arcs de la structure, revenant à une séparation plus évidente entre la scène et la salle. Ce dispositif fonctionnera jusqu’en 1961, où Bernard Jenny, devenu Directeur, demandera à René Allio d’aménager un plateau incliné.
La Façade du Vieux-Colombier en 1936
(Bibliothèque nationale de France)
1913 est une date majeure dans l’histoire du théâtre avec l’ouverture du grand vaisseau construit par les Frères Auguste et Gustave Perret avenue Montaigne, le Théâtre des Champs-Élysées, après un chantier qui a duré 4 ans de 1909 à 1913.
Tout entier du à Gabriel Astruc organisateur de concerts célèbres, lequel va réunir une vaste société en actions qui aboutira à cette construction, véritable miracle de béton, abritant le grand Théâtre, un autre théâtre plus petit, l’actuelle Comédie des Champs-Élysées, et une salle d’exposition.
Le projet est colossal, la présentation est somptueuse, mais cette première aventure ne durera pas. Une déroute financière ajoutée à la grande guerre fermeront les portes de ce Palais-Théâtre dont les Ballets Russes avaient enflammé le public.
Il faudra attendre la fin de la guerre et l’arrivée de Jacques Hébertot, devenu Directeur de ce vaste ensemble dès 1920, avec l’aide de Rolf de Maré, pour assister à nouveau à 5 années d’une programmation qui prendra date dans l’histoire du Théâtre du XXème siècle.
Théâtre des Champs-Élysées
( Bibliothèque historique de la Ville de Paris )
Plafond de la salle du Théâtre des Champs-Élysées
Construite dans le même immeuble que le Théâtre des Champs-Élysées et au-dessus de lui, la Comédie des Champs Elysées a inauguré ses spectacles sous la Direction de Monsieur Léon Poirier le 4 avril 1913 par la création de l’Exilée de M. Kistemaekers, et n’a cessé depuis de présenter des comédies modernes. La salle, semblable à celle du Théâtre, est également décorée en rouge cerise avec une élégante sobriété ; l’harmonieux rideau est de M. Roussel, tandis que les panneaux du foyer sont de M. Vuillart .( Extrait du programme de l’ouverture du théâtre. )
Léon Poirier, malade, abandonnera l’aventure de ce théâtre en même temps que la grande guerre. En 1919, une gérance rapide de Gustave Quinson laisse bientôt la place à Jacques Hébertot, lequel trop occupé par la programmation de la grande salle, avec notamment la création majeure des Ballets Suédois, fait appel pour une partie de la saison 1920, à Firmin Gémier lequel arrive avec son assistant, Gaston Baty. La création mémorabe est Le Simoun.
Dès le début de l’année 1921 Hébertot reprend le lieu en main et engage, comme metteur en scène maison Georges Pitoëff, venu de Suisse avec sa compagnie et Michel Simon dans leurs bagages. Puis il engage Louis Jouvet, transfuge de la Compagnie du Vieux-Colombier, comme Directeur technique des deux salles. Souhaitant à tout prix conserver l’alternance audacieuse qu’il a lancée dans les deux salles, Hébertot le charge de l’élaboration de la troisième petite salle, le Studio, qu’il fait construire à l’emplacement de la salle d’exposition primitive, de manière à pouvoir accueillir les œuvres nouvelles.
Jouvet devient le deuxième metteur en scène maison ( avec Pitoëff ), Hébertot lui confiera le rôle de Knock… on connaît la suite. Début 1925, Jacques Hébertot doit quitter ce grand navire après cinq saisons exceptionnelles. Louis Jouvet demeurera Directeur de la Comédie jusqu’en 1934, Gaston Baty gardera le Studio.
Inaugurée en novembre 1923 avec une pièce Le Club des canards mandarins d’Henri Duvernois et Pascal Forthun, mise en scène par Theodore Komisarjevsky, troisième metteur en scène « maison » d’Hébertot, transfuge du grand Théâtre Impérial de Moscou, le spectacle marque moins l’imaginaire du public que la découverte de cette salle nouvelle et élégante, pourvue de toutes les innovations techniques.
La salle d’exposition du Théâtre des Champs-Elysées
( Bibliothèque historique de la Ville de Paris )
Elle permettra néanmoins à Hébertot de rappeler auprès de lui Gaston Baty qui présentera notamment la création mémorable de Maya de Gantillon en 1924 avec une jeune comédienne, dont on reparlera, qui s’illustre dans un rôle inattendu pour elle, Marguerite Jamois. À son départ en janvier 1925, Jacques Hébertot laisse le Studio à Baty, lequel y restera jusqu’en 1928, date à laquelle lui succédera Camille Corney, un ancien de chez Dullin. Il convient de citer, pour mémoire, l’importante création de Le Mal de la jeunesse de Ferdinand Bruckner, mise en scène de Raymond Rouleau, où il partage l’affiche avec Madeleine Ozeray.
Après la tourmente de la guerre, un passage de la Compagnie du Rideau Gris où l’on remarque Louis Ducreux et André Roussin, le Studio trouvera véritablement ses marques, pour la durée, avec l’arrivée de Maurice Jacquemont et notamment ses créations de Garcia Lorca.
Plus près du quartier de l’Opéra, sur les plans d’un architecte anglais, on édifie le Théâtre Edouard VII, d’abord consacré au cinéma, où Monsieur Urban donne des séances de Kinémacolor. En 1916, Alphonse Franck transforme la salle en un théâtre de 700 places dans un style des années 1920. Une revue de Rip l’inaugure en 1916. Notons que la reprise de l’opérette Phi-Phi de Willemetz et Christiné qui n’avait obtenu qu’un accueil sympathique lors de sa création aux Bouffes-Parisiens, y rencontre le triomphe qui fera sa gloire. Dès 1920, Sacha Guitry investit le théâtre. Il y créée plusieurs de ses pièces ( Je t’aime – Un sujet de roman (Sarah Bernhardt trop souffrante sera remplacée), L’Amour Masqué, Le lion et la Poule, Mozart, et enfin Désiré en 1927…) Louis Verneuil, puis Maurice Lehmann se succèderont avant que le théâtre ne reprenne dès 1931 sa vocation première, le cinéma. Le Théâtre reprendra sa place pendant la guerre avec des pièces de Stève Passeur, Marcelle Maurette dont La Reine Christine sera le dernier rôle au Théâtre de Cécile Sorel. Sacha Guitry reviendra en 1948 avec sa pièce Talleyrand dont il fera au cinéma Le diable Boiteux.
Après la grande guerre, plusieurs salles voient le jour. C’est une union franco-britannique qui édifie le Palace-Théâtre qui deviendra le Théâtre Mogador, construit sur l’emplacement d’un hôtel particulier. Réalisé à grands frais, cet exploitant de grands théâtres londonniens voulait y présenter de coûteuses revues, telle Hello Paris, son premier spectacle. Le succès n’était pas au rendez-vous, il décide de faire venir Maurice Chevallier lequel accepte, à la condition d’ajouter son tour de chant à la revue.
En 1920, il décide de sous louer la salle sous le nom de Théâtre Mogador. Plusieurs tentatives se succèdent pour animer cette vaste salle. Notons celle de Cora Laparcerie qui abandonne la direction de la Renaissance pour Mogador, voulant renouer avec le grand répertoire mélodramatique de Sarah Bernhardt et de Réjane. Malgré ses efforts, les vastes travaux entrepris, elle ne connaîtra que des échecs avec les reprises de Théodora, Anna Karénine ou du Masque de fer, à l’exception d’une très belle reprise de l’Oiseau Bleu de Maeterlinck. Elle devra fermer le Théâtre.
Saint-Granier prend la direction du Théâtre de la Potinière – aujourd’hui Pépinière-Opéra, en 1919. Cette salle élégante, en forme d’écrin, a été édifiée selon les plans de l’architecte Bouteille, et décorée par Mélano de Cassina. Elle doit son nom à une évocation de son répertoire futur consacré aux revues spirituelles voire cancanières : Revues de Saint-Granier, de Rip, pièces de Tristan Bernard. En 1920, Raoul Audier en prend la direction. Se succèderont bientôt, L’Heure du Mari de Gorges Berr, La Huitième femme de Barbe Bleue d’Alfred Savoir, puis L‘Amant de cœur de Louis Verneuil avec Jules Berry.
Avec la collaboration d’Edouard Beaudu, il invente les Goûters à la Parisiennes, deux heures de spectacle de 16h à 18h avec un thé concert.
Le répertoire est lancé sur le ton de la comédie divertissante qui se poursuivra jusqu’en 1935 date à laquelle le lieu devient un temps un cinéma avant d’être repris en 1937 par les frères Isola qui durant l’exposition y installent leur spectacle de prestidigitation.
En 1938, l’occasion de la visite du Roi d’Angleterre, incite le directeur d’alors, Marc Danset à donner la salle, le nom de Théâtre Georges VI. La pièce de Van den Bergue J’ai dix sept ans durera jusqu’au début de la guerre. Réouvert sous le nom très provisoire de Théâtre Louis le Grand, il redeviendra Potinière sous la Direction de Jean de Turenne en 1942.
Théâtre de la Potinière. Fonds et photo André Verdun. Collections A.R.T.
En 1921, la Comédienne Jane Renouardt fait appel à l’architecte Bluysen pour construire sa propre scène avec une salle de 500 places. Jeanne Lanvin en fera un théâtre bonbonnière tout de bleu et d’or. Les comédies alternent avec les opérettes. Une sacrée petite blonde d’André Birabeau inaugure le théâtre, bientôt suivie de Ta Bouche de Mirande et Willemetz, sur une musique de Maurice Yvain. C’est ce genre qui va perdurer jusqu’en 1939 date à laquelle René Sancelme se rend acquéreur du Théâtre qu’il dirigera dans le même esprit jusqu’en 1946 date à laquelle son épouse, prend les rênes de ce théâtre en créant entre autres Ils ont vingt ans de Roger Ferdinand qui fait suite à ses célèbres J3, puis, en 1950, la comédie de deux jeunes auteurs qui écrivent en un duo qui deviendra bientôt très célèbre: Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy avec Ami-Ami.
Théâtre Daunou.
Fonds et photo André Verdun
Collections A.R.T.
En 1924, Robert Trébor investit le terrain laissé libre par le manège Pellier pour faire édifier le Théâtre de la Madeleine. Il demande aussitôt au comédien André Brûlé de s’associer avec lui.
L’architecte, M. Imandt, a tenté de faire sur cette parcelle étroite une façade de style 18ème et organisé des équipements techniques importants avec notamment des cintres construits sur toute la hauteur du bâtiment.
Théâtre de la Madeleine. in : L »Architecture janvier 1925
( Bibliothèque historique de la ville de Paris )
Le théâtre est inauguré avec une pièce d’Henry Bataille en septembre 1924. Ils alternent créations Les Marchands de Gloire de Marcel Pagnol avec des reprises célèbres de succès plus ou moins récents. Est-ce à l’occasion de celle du Veilleur de Nuit que Sacha Guitry découvre cette nouvelle salle ? Toujours est-il qu’en 1930, ayant quitté le théâtre Edouard VII, accompagnée par sa nouvelle épouse Yvonne Printemps, il présente la revue Et vive le Théâtre ! Installé désormais rue de Surène, très confiant envers André Brûlé, il va enchaîner les succès : Franz Hals en 1931, avec l’entrée de Pierre Fresnay dans la vie d’Yvonne Printemps ; Françoise qui sera la dernière œuvre de Sacha écrite pour Yvonne. En 1933 Un tour au Paradis et Le Renard et la Grenouille ; En 1935 : Quand jouons-nous la comédie ? » et La Fin du Monde.
La pièce suivante mettra en scène Jacqueline Delubac qu’il a épousée après son divorce. C’est elle qui sera l’héroïne de ses nouvelles comédies. En 1935 : Le Nouveau Testament – Geneviève – Le Mot de Cambronne. En 1937, c’est le triomphe de Quadrille. Après la création d’une pièce d’Armand Salacroux en 1939, Histoire de Rire, Sacha Guitry revient pour sa dernière pièce rue de Surène : N’écoutez pas, Mesdames.
Plusieurs auteurs seront désormais à l’affiche avec certains titres restés célèbres : Les Enfants d’Edouard adapté par Marc-Gilbert Sauvajon, La Seconde d’après Colette, Vogue la galère de Marcel Aymé, Hélène ou la joie de vivre d’André Roussin. En septembre 1955, c’est Benoît-Léon Deutsch qui reprendra la Direction du Théâtre.
En 1925, rue de la Michodière, Gustave Quinson et Marcel-Eugène Colas décident de construire un Théâtre qui sera édifié sur les plans de l’architecte Blysen. L’entreprise était difficile car il fallait repenser l’aménagement de l’immeuble. En effet, la loi obligeait la conservation des habitations. Ce fut une prouesse technique avec un nouveau bâtiment supporté par le plafond de la salle du Théâtre. Décorée par Rulhmann, qui privilégia le cadre de la scène, la salle de 850 places est inaugurée en novembre 1925 ; Pierre Blanchar, Harry Baur sont à l’affiche. Assez vite, en 1927, c’est Victor Boucher qui en reprend la direction pour plusieurs années. Il va triompher dans de nombreux spectacles demeurés dans les mémoires, citons : Vient de Paraître en 1927, Le Sexe Faible en 1929 d’Edouard Bourdet. Ce grand auteur renoue avec le succès des 1932 avec la création de La Fleur des Pois, il reviendra en 1934 avec Les Temps Difficiles. Après le grand succès de Bichon signé Jean de Lettraz en 1935, Edouard Bourdet signe un nouveau succès avec Fric-Frac. Victor Boucher, toujours lui, Arletty et Michel Simon sont à l’affiche.
Théâtre de la Michodière. Fonds et photo André Verdun. Collections A.R.T.
En 1937, Victor Boucher propose à Yvonne Printemps de le rejoindre à la direction du Théâtre ; il convient de signaler les créations de Léocadia de Jean Anouilh avec Yvonne Printemps, Marguerite Deval, Victor Boucher et Pierre Fresnay. Puis, en 1941 la création d’Hyménée d’Edouard Bourdet avec Annie Ducaux et Hélène Perdrière.
Ce merveilleurx acteur qu’était Victor Boucher meurt prématurément le 21 février 1942.
C’est un couple célèbre qui lui succède, Pierre Fresnay-Yvonne Printemps qui inaugurent leur Direction avec Père d’Edouard Bourdet. Résolument tournés vers la création de comédies contemporaines, comme leur prédécesseur, ils vont créer Anouilh ( Le Voyageur sans Bagage ) Jean-Bernard Luc ( Le Dîner de Famille ), Marcel Achard ( Auprès .de ma Blonde ) en 1946, Savez-vous planter les choux ? en 1947. En 1948, ce sera Jacques Deval ( KMX Labrador avec Gérard Philipe et Claude Génia), enfin en 1950, le retour triomphal de François Périer qui va interprèter pour une longue série de représentations triomphales, Bobosse d’André Roussin.
En 1953, Pierre Fresnay et Yvonne Printemps lui proposent de partager la Direction artistique de la Michodière. Les succès sont nombreux. Parmi les plus fameux, on peut citer Gog et Magog de Gabriel Arout où François Périer partage l’affiche près de 1200 fois avec Jacqueline Maillan, Le Neveu de Rameau de Diderot, puis L’Idée Fixe de Paul Valéry avec Pierre Fresnay et Julien Bertheau, La Preuve par Quatre de Félicien Marceau avec François Périer et Jean-Pierre Marielle, les débuts de Françoise Dorin auteur de Comme au Théâtre, qui préfigue une grande suite de succès ; André Roussin avec On ne sait jamais avec Jean-Pierre Darras et La Claque avec Michel Galabru ; chaque fois Pierre Fresnay partage l’affiche. Entre temps, Bernard Haller triomphe avec un one man show Et alors ! qui lui vaut le Prix du Brigadier. Pierre Fresnay meurt en 1975, suivi de son épouse Yvonne Printemps en 1977. La Direction de Félix Ascot qui reprend le théâtre est surtout marquée par la création de L’Habilleur de Ronald Harwood en 1980 et la création pour la première fois en France d’une pièce de Thomas Bernhard, Le Président en 1981. C’est alors un fou de théâtre, Jacques Crépineau, historien, collectionneur, journaliste, ancien collaborateur de A. M. Julien, entre autres, qui deviendra Directeur du Théâtre en 1981, poursuivant la politique de créations de comédies, jusqu’à aujourd’hui.
Jacques Crépineau est un si bon historien, notamment pour son théâtre, que je n’hésite pas à faire le lien direct avec son propre site officiel de la Michodière, pour la plus grande joie de nos lecteurs.
Le 9 février 1926 on inaugure le Théâtre Saint-Georges tout proche de la Bibliothèque Thiers.
Le Théâtre Saint-Georges
Plusieurs autres salles vont ainsi être créées en ces années d’avant guerre :
Le Théâtre Tristan Bernard sous le nom de Théâtre de Rochefort (1936-1973)
Fonds et Photo André Verdun. Collections A.R.T.
Le Théâtre Pigalle
La Comédie de Paris sous le nom de Menus Plaisirs (1929-1955)
Fonds et photo André Verdun. Collections A.R.T.
À l’emplacement d’un ancien dancing né après la première-guerre mondiale, laquelle s’était installée sur un ancien cercle hippique, ce local passa, en 1938, dans les mains de Maurice Lehmann, grand homme de spectacle et grand Directeur qui en fit un élégant petit théâtre en sous-sol servant aussi de music-hall. Il fut inauguré en 1939 sous le nom Les Optimistes.
Le spectacle y était permanent, tous les jours, de 15h à minuit avec deux tarifs uniques l’un pour les matinées, l’autre pour les soirées.
La guerre bloqua l’entreprise avec la mobilisation de Maurice Lehmann.
Après l’armistice, sous une nouvelle direction, le théâtre rouvrit ses portes le 3 février 1940 avec une revue de Rip.
Théâtre du Grand Guignol. Fonds et photo André Verdun
Collections A.R.T.
Théâtre de Lancry
Fonds et photo André Verdun. Collections A.R.T.
On a dit que la bicyclette a tué le café concert. Mais les salles de music-Hall, parfois des anciens cafés-concerts transformés en salles de spectacle ( avec des rangées de fauteuils ) se multiplient :
C’est sur l’emplacement d’une maison assez basse de ce grand Boulevard, quasi jouxtant le grand cinéma Rex, qu’un immeuble commercial fut édifié, mais réservant sur la façade, trois niveaux, du sous-sol à l’entresol pour y édifier une très moderne salle de spectacle. Inaugurée sous le nom de Plazza, elle chercha longtemps sa vocation, passant du cinéma-attraction, au music-hall, opérettes, revues. Un temps son enseigne changea pour devenir Le pavillon, sans plus de succès.
Enfin, le 20 avril 1934 l’A.B.C. ouvrit ses portes, se définissant sur ses affiches « Théâtre du rire et de la chanson ». Le succès était là. Il ne se démentirait pas pendant les trois décennies à suivre.
Théâtre de l’A.B.C.
Fonds et photo André Verdun. Collections A.R.T.
Cette vaste salle construite sur l’emplacement qu’occupait avant 1870 le Théâtre de Prince Impérial lequel avait débuté avec une vaste piste permettant l’accès des cavaliers, était devenu lors des nouveaux aménagements de la Place de la République ( voir époque Napoléon III ) le Théâtre du Château d’Eau. En 1904 la Sté Alhambra prit possession du théâtre lui donna son nom. Jusqu’en 1925, date de l’incendie qui détruisit entièrement le théâtre, on put y applaudir Yvette Guilbert, Paulin, Fragson, Grock et beaucoup d’autres. La sté exploitante acheta alors le terrain et fit reconstruire, en 1929, la grande salle, surnommée Alhambra : le théâtre en or qui fut inaugurée en 1931. Il connut des fortunes diverses jusqu’en 1937 date à laquelle il fut repris par Albert Beauvais qui donna des spectacles fort appréciés du public, grâce à des revues et à de grands noms de la variété : Raymond Soupleix, Saint-Granier, Mistinguett, Georgius, Lucienne Boyer, Jane Sourza, Milton etc.
L’ Alhambra
Collections A.R.T.
Le Casino de Paris
Collections A.R.T.
Théâtre de l’Étoile
Fonds et photo André Verdun. Collections A.R.T.
L’Européen : 5, rue Biot Paris 17ème
CHANSONNIERS :
Le Caveau de la République
Fonds et photo André Verdun. Collections A.R.T.
Primitivement destinée à être un cinéma, la salle ouvrit ses portes en 1921, du temps du muet et en pleine canicule. Décidément le cinéma ne lui convenait pas. Clément Auroux transforma le lieu en cabaret d’auteur en faisant descendre de la Butte des artistes reconnus. La devise du lieu : « Au Coucou, on rit, on s’amuse, on est comme chez soi. »
Ded Rysel, Roméo Carlès, Pierre Destailles…
Le Coucou. Fonds et photo André Verdun. Collections A.R.T.
Le Théâtre de Dix-Heures
(Bibliothèque historique de la ville de Paris)
Théâtre des Deux-Ânes
100, boulevard de Clichy Paris 18ème
Le Théâtre des Deux-Ânes (BHVP)
Bibliographie
* Paris et ses Théâtres, architecture et décor Textes réunis par Béatrice de Andia ( Collection Paris et son Patrimoine DAAVP-1998 )
* Les Théâtres de Paris de Geneviève Latour et Florence Claval ( DDAV 1991 )
* Histoire du Théâtre de André Degaine ( Nizet 1992 )
*Les Théâtres parisiens disparus de Philippe Chauveau ( Éditions L’Amandier – 1999 )
*Histoire du Théâtre de Lucien Dubech (en 5 volumes Librairie de France 1931 )
* Encyclopédie du Théâtre contemporain dirigée par Gilles Quéant ( Collections Théâtre de France – 1957 )
*Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet ( 2 volumes Éditions de Minuit 1963 )
* La Rénovation scénique en France – Théâtre des années 20 de Danièle Pauly ( Norma Éditions -1995 )
*Les Théâtres, 4 siècles d’architectures et d’histoires de Pierre Pougnaud ( Éditions du Moniteur – 1980 )
*Théâtres des Champs-Élysées 1913-1963 ( chez Olivier Perrin Éditeur -1963 )
* La Comédie-Française de Patrick Devaux ( Éditions Que sais-je ? P.U.F 1993 )
*Théâtre du Vieux-Colombier de Marie-Françoise Christout, Noëlle Guibert, Danièle Pauly ( Norma Éditions- 1993 )
*Jacques Hébertot le magnifique d’ Antoine Andrieux-Guitrancourt et Serge Bouillon ( Paris-Musées/Fondation Hébertot – 2006 )
*Athénée Théâtre Louis-Jouvet de Colette Godard- Noëlle Guibert-Jean-Paul Midant-Paul-Louis Mignon ( Norma Éditions – 1996 )
Iconographie :
Vincent Parot à partir du fonds de l’Association de la Régie Théâtrale et de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris.